19 juin 2015
Fête de la musique : concert d'orgue à Nantua (Ain)
Communiqué
Le dimanche 21 juin 2015 à 17h en l’abbatiale Saint Michel de Nantua un concert d’orgue entrée libre vous sera proposé par l’Association des Amis de l’orgue de Nantua avec le soutien de la paroisse Saint Michel à l’occasion de la Fête de la Musique.
Véronique Rougier, Olivier Leguay et les élèves de la classe d’orgue du Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Oyonnax avec Sophie Pesnel-Muller et Anne-Noëlle Perret seront aux claviers de l’orgue historique construit par Nicolas-Antoine Lété. Au programme des œuvres de Bach, Dandrieu, Buxtehude, Boëly, Brahms et Franck qui mettront en valeur la palette sonore exceptionnelle de cet instrument hors du commun. Michel Jacquiot présentera les œuvres du programme. À l’issue du concert ceux qui le souhaitent pourront visiter l’orgue.
Deux concerts supplémentaires
Finalement l’orgue ne devant être démonté qu’à l’automne 2015 pour être restauré, les Amis de l’orgue vous proposent deux autres concerts : orgue et flûte traversière le vendredi 24 juillet à 20h30 et orgue et chorale le dimanche 20 septembre à l’occasion des Journées du Patrimoine 2015.
Programme du concert de dimanche :
Johann-Sebastian Bach 1675-1750
Prélude en fa majeur BWV 556
par Lucien Lavenne
Louis-Nicolas Clérambault 1676-1749
Flûtes
par Marie Dumas
Jean-Philippe Rameau 1683-1764
Les Sauvages extrait des Indes galantes
transcription Yves Rechsteiner
par Marie Dumas
Johann-Sebastian Bach 1675-1750
Prélude en do majeur BWV 553
par Antoine Dussuc
Alexandre-Pierre-François Boëly 1785-1858
Andante con moto et andante à deux claviers
par Véronique Rougier
Johann-Sebastian Bach 1675-1750
Fantaisie et fugue en ut mineur BWV 537
par Sophie Pesnel-Muller
Dietrich Buxtehude 1637-1707
Vater unser im Himmelreich BuxWV 219
par Charlotte Dumas
Johannes Brahms 1833-1897
Choral Herzlich tut mich verlangen
par Charlotte Dumas
César Franck 1822-1890
Pastorale
par Olivier Leguay
Johann-Sebastian Bach 1675-1750
Choral An Wasserflüssen Babylon BWV653
par Anne-Noëlle Perret
Jean-François Dandrieu 1682-1738
Magnificat en G Ré Sol Mineur :
Plein jeu, Duo, Trio, Basse de Cromorne, Récit, Dialogue
par Anne-Noëlle Perret
Présentation
Michel Jacquiot
18h Visite de l’orgue
par Véronique Rougier et Michel Jacquiot
00:39 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : concert, nantua, ain, rhône-alpes, france, classe d'orgue du conservatoire d'oyonnax, véronique rougier, olivier leguay, blog littéraire de christian cottet-emard, musique, site clunisien, orgue nicolas antoine lété, élèves de la classe d'orgue d'oyonnax, fête de la musique, bach, dandrieu, rameau, clérambault, sorge, franck, abbatiale saint michel, blog littéraire de christian cottet-emard, lucien lavenne, marie dumas, antoine dussuc, charlotte dumas, anne-noëlle perret, michel jacquiot, sophie pesnel-muller
15 juin 2015
Carnet en images / Retour de Porto et concert d'orgue à Nantua dimanche
Y retourner, vite !
Un bon tuyau pour la fête de la musique.
22:00 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet en images, porto, portugal, voyage, promenade, pont luis, christian cottet-emard, concert, nantua, ain, rhône-alpes, france, classe d'orgue du conservatoire d'oyonnax, véronique rougier, olivier leguay, blog littéraire de christian cottet-emard, musique, site clunisien, orgue nicolas antoine lété, élèves de la classe d'orgue d'oyonnax, fête de la musique, bach, dandrieu, rameau, clérambault, sorge, franck, abbatiale saint michel
02 mars 2015
Carnet / Hommage / Au bon plaisir de Joseph Bassompierre
J’ai appris ce week-end la disparition à l'âge de 73 ans de Joseph Bassompierre et je souhaite lui rendre un hommage particulier dans ces colonnes.
Joseph Bassompierre aux claviers de l'orgue Nicolas-Antoine Lété de l'abbatiale Saint Michel de Nantua (photo Christian Cottet-Emard)
Dès mon plus jeune âge, Joseph Bassompierre fut pour moi toujours associé en premier lieu à la musique, à la littérature et à une manière de vivre que je qualifierais de « selon son bon plaisir » . Dans mon adolescence, je fréquentais sa librairie à Oyonnax où l’on trouvait en plus un bon choix de disques classiques. Le commerce des livres et des disques — le commerce tout court — n’était cependant pas le grand souci de cet aristocrate qui possédait la plus rare des qualités, l’élégance du cœur et de l’esprit. En faisant petit à petit sa connaissance, je me rendis vite compte que Joseph Bassompierre était un homme du dix-huitième siècle « parachuté » dans le vingtième siècle.
J’aurais à ce sujet beaucoup d’anecdotes amusantes et émouvantes à raconter mais je ne voudrais pas réduire cet hommage à la seule évocation des aspects les plus pittoresques de sa personnalité en réalité empreinte d’une complexité secrète mêlant en un alliage subtil le goût de la vie, l’humour distancié et, en retrait, affleurant à peine, une discrète mélancolie qu’il veillait à dissimuler en public sous une civilité joviale. Je me souviens notamment de sa joie enfantine le jour où il m’annonça avoir déniché à la grande foire à la brocante de Leyment un buste représentant un de ses ancêtres.
Joseph Bassompierre ne cherchait jamais à afficher sa culture, son érudition et ses multiples talents qu’il n’avait aucun besoin de mettre au service d’un métier, d’une profession. Encore assez jeune, dès qu’il en eut l’idée et le loisir, il cessa d’être libraire et consacra sa vie à ses passions : l’orgue, les voyages (dans un souverain mépris du confort le plus élémentaire), l’aviation, la plongée, avec pour seule règle son bon plaisir. Il avait tout son temps pour lui, ce qui le rendait disponible à qui lui témoignait une amitié sincère.
Je ne manquais aucun de ses concerts d’orgue en l’abbatiale de Nantua où son action fut décisive pour la préservation, le classement et la promotion de cet instrument exceptionnel qu’est l’orgue Nicolas-Antoine Lété à la tribune duquel il joua avec brio, invitant d’autres organistes célèbres à contribuer au rayonnement de l’instrument et favorisant l’enregistrement de disques réédités en CD parmi lesquels l'œuvre pour orgue de Robert Schumann par Philippe Lefebvre (FY) et des pièces de Louis Alfred James Lefébure-Wely par René Saorgin (Harmonia Mundi). C'est bien sûr grâce à Joseph Bassompierre que les élèves de la classe d'orgue du Conservatoire d'Oyonnax peuvent jouer sur cet instrument classé monument historique et dont l'organiste titulaire est depuis de nombreuses années leur professeure, Véronique Rougier.
Lorsque ses forces l’abandonnèrent progressivement, Joseph Bassompierre cessa de donner des concerts mais assista fidèlement à ceux des autres interprètes, toujours prêt à intervenir sur l’orgue qu’il connaissait par cœur lorsque pouvait survenir un problème technique.
Joseph Bassompierre au cœur de « son » orgue à Nantua (photo Christian Cottet-Emard)
Pour conclure cet hommage sur une note plus personnelle, je préfère me contenter d’évoquer un des moments passés en sa compagnie à l’époque où je lui rendis visite chez lui à Groissiat dans l’Ain pour écrire un article sur l’orgue de Nantua. J'ignorais encore que de nombreuses années plus tard, j'allais devenir papa d'une fille élève organiste à qui Joseph Bassompierre fit un compliment qui me toucha beaucoup : après l'avoir écoutée jouer une pièce de Louis-Nicolas Clérambault, il déclara : « Elle a les doigts pour jouer cette musique » .
En cette lumineuse journée d’été, il m’ouvrit la porte de sa grande maison de village surplombant la vallée verdoyante, me fit traverser une vaste cuisine sombre, en désordre, où un chat à trois pattes nous escorta jusqu’à un salon aux fenêtres grandes ouvertes sur la campagne ensoleillée. Le chat à trois pattes se jucha sur une pile vacillante de livres anciens. Joseph Bassompierre s’installa au piano et me joua la Berceuse de Louis Vierne au rythme de laquelle, en un instant suspendu, semblait s’accorder l’ample ondulation des foins sous la brise.
Christian Cottet-Emard
PS : Dans le sillage de l’avion de Saint-Ex.
Organiste, Joseph Bassompierre avait aussi un vrai talent littéraire qu’il ne se soucia pas d’exploiter mais qui s’exprime dans ses lettres et dans un texte (voir la copie en fin d'article) qu’il envoya à la revue de littérature et de sciences humaines Le Croquant suite à l’organisation du Prix Vol de nuit avec le soutien du Conseil Général de l’Ain, à l’occasion du centenaire de la naissance d’Antoine de Saint-Exupéry.
Aviateur lui-même et admirateur de Saint-Ex, Joseph Bassompierre vit son texte retenu par le jury et publié dans le n°29 du Croquant. Dans sa grande modestie, il était persuadé, me sachant au comité de rédaction de la revue, que j’étais pour quelque chose dans la sélection de son texte, ce qui n’était évidemment pas le cas. Il ne devait ce plaisir qu’à son seul talent.
J’eus beau lui affirmer qu’appréciant quant à moi peu l’auteur du Petit Prince, je me serais de toute façon bien gardé de participer au jury de ce Prix, il n’en démordit pas et voulut m’offrir un baptême de l’air dans un planeur qu’il pilotait. Il me fut d’autant plus facile de refuser catégoriquement cette invitation lorsque Joseph Bassompierre me précisa avec enthousiasme : « Vous savez, on peut monter jusqu’à pas loin de dix-mille mètres » !
CC-E
19:55 Publié dans carnet, Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, hommage, joseph bassompierre, organiste, aviateur, plongeur, note, journal, nicolas antoine lété, orgue de nantua, antoine de saint exupéry, le petit prince, vol de nuit, louis vierne, revue le croquant, blog littéraire de christian cottet-emard, groissiat, ain, rhône-alpes, france, europe, prix du conseil général de l'ain, littérature, souvenir, avion, planeur, oyonnax, aéroclub oyonnax, joseph de bassompierre, robert schumann, philippe lefebvre, louis alfred james lefébure wely, rené saorgin, abbatiale saint michel de nantua, christian cottet-emard, cd fy, cd harmonia mundi, prairie journal, louis nicolas clerambault, crd d'oyonnax, conservatoire d'oyonnax, véronique rougier, classe d'orgue d'oyonnax